Comment Gore-tex® a révolutionné le vêtement de pluie ?
En 1976, une membrane poreuse aux propriétés étonnantes révolutionne l'industrie textile et la confection des vêtements de montagne. Il s’agit de la membrane Gore-tex®, du nom de son inventeur Bob Gore. Elle est imperméable, respirante, coupe-vent et promet au sportif de le maintenir au sec par tous les temps. De nombreux vêtements outdoor proposent aujourd’hui ce type de membrane. Mais, qu’est-ce que le gore text ? Qu’est ce au juste qu’une membrane ? Comment une étoffe peut-elle être à la fois imperméable et respirante ? Qu’y avait-il avant ? Et comment s’y retrouver parmi la multitude de membranes disponibles sur le marché ?
Au sommaire
GUIDE DE L'ISOLATION
- Duvet, matière synthétique ou laine ?
- Gore-tex® ou la révolution des membranes
Qu’est ce que l’imperméabilité ?
On entend par “imperméabilité d’une étoffe”, sa capacité à freiner la pénétration de l’eau de pluie. Ainsi, un vêtement imperméable permet à celui qui le porte de poursuivre ses activités en extérieur, par temps pluvieux ou neigeux, tout en restant au sec.
L’imperméabilité se mesure à l’aide d’un test de résistance de l’étoffe à la pression d’une colonne d’eau sur une surface donnée. L’unité de mesure de l’imperméabilité est le Schmerber.
Qu’est ce que la respirabilité ?
Par opposition, on entend par "respirabilité d’une étoffe", sa capacité à évacuer l’humidité. Elle se mesure par le coefficient de “Résistance Évaporative Thermique (R.E.T.) “ qui nous donne une indication sur la capacité d’un tissu à résister à l’humidité. Plus cette résistance est faible (donc le coefficient faible), plus le tissu est respirant.
Qu’est ce qu’une membrane ?
Une membrane est une: “Mince paroi d'une substance poreuse que l'on interpose entre deux milieux et qui permet d'éliminer, ou de concentrer certains constituants par osmose, dialyse, filtration, etc.” (Larousse)
Cette définition très générale nous provient du dictionnaire et peut désigner toute une variété d’objets. On distingue les membranes biologiques (comme il y en a dans le corps humain) des membranes synthétiques (que l’on retrouvera dans l’industrie textile notamment, mais aussi dans bien d’autres domaines).
Dans le cas d’un vêtement Gore text, une membrane est donc un film microporeux, intercalé entre deux ou plusieurs couches de tissus et qui, sur sa face extérieure empêche l’eau de passer (fonction imperméable) et sur sa face intérieur, permet à la vapeur de s’échapper (fonction respirante). La sueur évaporée peut être évacuée alors que la pluie ne peut pénétrer le vêtement.
Le type de membrane, la taille des pores, la géométrie de l’objet, le matériau utilisé font qu’il existe une large variété de membranes, de telles manière qu’il est parfois difficile de s’y retrouver.
Les spécificités du Gore-tex
Un vêtement imperméable classique vous offre une protection contre les intempéries mais pas l’évacuation de propre sueur.
Imperméabilité et respirabilité
La membrane Gore-Tex® est constituée d’une couche extrêmement fine de polytétrafluoroéthylène expansé (ePTFE), un composé aux propriétés naturellement isolantes. Elle contient plus de 1,4 milliards de pores au cm². Ces pores étant 20 000 fois plus petites qu’une goutte d’eau et environ 700 fois plus grosse qu’une molécule de vapeur d’eau, elles permettent à la transpiration de s’évacuer tout en offrant un barrage à la pluie. D’où une fonction imperméable et respirante.
Qu’en est-il du vent ?
La technologie Gore-tex a une perméabilité à l’air de 5l/m²/sec maximum. Ce qui signifie plus simplement, que le tissu des vêtements offrent une bonne barrière contre le vent et contre la perte de chaleur. A l’inverse, lorsqu’un vêtement est trop perméable au vent, l’air froid de l’extérieur s’infiltre par les pores du tissu pour venir remplacer l’air chaud qui lui, s’échappe par ces mêmes pores : on appelle ce phénomène : une “perte de chaleur par convection”.
De la membrane au laminé
Une membrane, comme nous l’avons souligné, est une “substance poreuse que l'on interpose entre deux milieux”. Avant d’être intégrée au vêtement fini, la membrane Gore-tex doit subir une étape intermédiaire : la fabrication d’un laminé.
Un laminé est composé de trois couches : un tissu déperlant sur sa face extérieur (qui constitue une première barrière contre la pluie), une membrane Gore-tex au centre et une doublure à l’intérieur (pour ajouter du confort).
Ces laminés pourront être utilisé dans une large variété d’équipements: des vêtements, mais aussi des chaussures ou des gants.
Un long chemin vers l’imperméabilité
Les membranes ont révolutionné le marché des vêtements outdoor imperméables. Néanmoins, il existe d’autres technologies, parfois plus anciennes, parfois plus récentes.
L’imperméable
Il a été inventé à Glasgow en 1823 par Charles Macintosh. Afin d’écouler son excédent de benzol, l’ingénieur chimiste écossais eu l’idée d’y dissoudre du caoutchouc. Il obtint de cette mixture une sorte de vernis, dont il enduira des étoffes de toutes sortes. L’imperméable était né, puis breveté la même année. Aussi laissera-t-il son nom à son invention (“imperméable” se dit “mackintosh “ en anglais). Le “k” de “Mackintosh” fût ajouté au moment où il fonda sa société.
Le ciré jaune
Le reconnaissez-vous ? La matière est un peu rigide, non respirante, et créée à partir d’un dérivé de pétrole. Elle donne un effet plastique, peu agréable à porter lorsqu'il s’agit de faire du sport. En revanche, il est idéal pour vous protéger des très grosses intempéries et il ne tâche pas. Il est notamment utilisé par les marins pêcheurs.
Le trench coat
Le “trench-coat” tire son nom de la première guerre mondiale et signifie littéralement : “manteau des tranchées”. Il s’agit d’un manteau imperméable, mi-long et utilisé à l’époque par les armées. D’où son style militaire, avec ses pattes d’épaulettes et ses couleurs sobres (beige, noir, kaki).
Sa longueur (jusqu'aux mollets), son style et sa coupe en font clairement un vêtement à éviter pour le sport.
Le coupe-vent
Le premier coupe-vent est apparu sur le marché en 1965, sous la marque française K-Way. Il s’agit d’un blouson en Nylon, inspiré de la mode américaine de l’époque. Sa légèreté et sa praticité ont fait son succès auprès de toutes les générations, années après années.
La fin d’un règne
Aujourd’hui, il existe sur le marché une multitude de membranes, il est même impossible de toutes les citer. En voici donc un aperçu :
Venturi®, VENTLOFT®, PrimaLoft®, WINDSTOPPER®, Dermizax®, EV, PERTEX®, Polartex®, Recco®, Scholler®, Polartec, NeoShell, Active Shell, Dry.Q™, DryVent™ (auparavant HyVent™), H2No®, VaporDry™...
Les marques d’équipement outdoor n’ont que l’embarras du choix pour choisir la membrane qui convient le mieux à leur projet et nombre d’entres elles développent même leurs propres membranes. Toutes promettent néanmoins sensiblement la même chose (imperméabilité, respirabilité, fonction coupe-vent), de sorte qu’il est difficile de comparer une membrane à une autre. Seul des tests techniques avancés (ex: un test de résistance à une pression de colonne d’eau) permettront d’évaluer au centimètre carré près, le volume d’eau ou de vapeur d’eau qu’une membrane est capable de retenir ou de laisser passer.